Surnommés « le paradis des randonneurs » par les roumains,
les monts Bucegi nous rapprochent un peu du ciel, c’est vrai.
Mais ils apportent surtout l’éternel bonheur de se sentir vivant.
⏱ 5h00 | 🥾 15km | 💪 Facile

LE LIEU
ROUMANIE (Munténie)
Judet (département) : Prahova
Commune : Busteni
Départ : parking du téléphérique,
au Sud-Ouest de la ville de Busteni
Coordonnées GPS : 45.40910 / 25.52517

LA RANDO
Type : boucle + aller-retour
Distance totale : 15 km
Temps total : 5h00
Difficulté : facile
Dénivelées cumulées : +600m / -600m
Altitude maxi / mini : 2500m / 2165m
Vous prendrez bien un peu de chantilly ?
La Suisse ou la Bulgarie et leurs lacs, c’était vraiment bien, mais j’avais envie d’un peu plus.
« – Dis, on va voir la mer ? » lui avais-je dit.
« – Mais bien sûr » me répondit-il.
Et il m’a emmenée… à la montagne, marcher dans les monts Bucegi à 2500 m d’altitude.
« Et alors, la mer ? » me direz-vous.
Eh bien elle était là, au milieu des montagnes. Une mer de nuages légère et envoutante, comme dans un rêve.

Elle nous a accompagnés presque toute la journée, un grand bain de chantilly au coeur de la Roumanie, c’était doux et délicieux.
Recette monastique
Prenez une demi-douzaine de moines de différentes tailles à la tonsure un peu irrégulière.
Mettez-les en ligne (physiquement nous voulons dire, pas sur le net !).
Serrez-les bien les uns contre les autres.
Voilà c’est prêt, vu d’en haut, vous obtenez ainsi grosso modo un relief moutonnant aux pentes touffues coiffé de vastes étendues rondelettes et dégagées.
Eh bien, les monts Bucegi, c’est un peu ça. Un peu comme les monts Lozère en France mais un cran plus haut.

Une tonsure de rêve
Un téléphérique des années 70 (l’un des premiers en Roumanie) permet d’atteindre ces hauteurs dégarnies en quelques minutes depuis la ville montagnarde de Busteni (Prix et horaires ICI).


Aujourd’hui, chanceux que nous sommes, une épaisse couche de nuages bas couvre les vallées, laissant là-haut ces clairières d’altitude flotter en solitaire sur leur lit de douceur.
Comme une épée bien affûtée, le téléphérique la traverse en quelques secondes et nous offre un spectacle à couper le souffle avant même d’arriver en gare. L’impression soudaine d’entrer dans un rêve.

Croisière en mer
Le temps de nous remettre de ces premières émotions et d’essayer de les capturer en images, nous partons marcher dans ce paradis suspendu dans le ciel. Et cinq heures durant, entre refuges isolés, falaises élevées et rochers aux formes étranges, nous voguons émerveillés sur la houle de ces monts Bucegi, au gré des sentiers et des pistes qui les parcourent.









Une marche entre 2200 et 2500 mètres d’altitude pour gagner la cabane de Omu (fermée) et sa station météorologique (point culminant des monts), et en revenir.
C’est là que nous faisons notre pause pique-nique, assis sur un banc au soleil, adossés au refuge. Nous ne sommes pas seuls, de nombreux randonneurs profitent du lieu et de l’exceptionnelle vue qu’il offre.



Deux chiens errants accompagnent aussi notre repas, plus intéressés par les odeurs qui s’en dégagent et par nos caresses que par la beauté du paysage.
A l’heure de partir, un petit groupe de nonnes accompagnées d’un prêtre, sac au dos et chaussures de randonnée aux pieds, font leur apparition. Rencontre pour le moins insolite à ces altitudes, mais après tout, l’ascension d’une tonsure de moine n’est-elle pas la forme la plus symbolique de l’élévation spirituelle ?

Retour au radar
Pour rejoindre le téléphérique, un détour par l’antenne relais Costila et « la croix des héros » s’impose. Erigée en l’honneur des combattants roumains morts lors de la première guerre mondiale, cette croix sommitale mérite le coup d’oeil : d’une part parce que c’est la plus haute au monde (36m), d’autre part parce qu’une très belle vue sur la vallée s’ouvre à ses pieds.


Et ce n’est qu’à la fin du retour que les nuages décident de gravir un peu plus la pente pour envahir les lieux. Et là, ce n’est plus tout à fait la même histoire…

Enveloppées d’une grisaille opaque et fraîche, d’étranges silhouettes fantomatiques de chair et de roc surgissent maintenant sans crier gare au détour du chemin. Des visiteurs tardifs cherchent à tâtons le Sphinx et les Vieilles dames (« Babele » en roumain), les stars rocheuses incontestables de ces monts, façonnées par le vent et l’érosion.



Plus loin, des randonneurs consultent fébrilement leur GPS pour retrouver le téléphérique. Une ambiance « parcours d’orientation » se met en place. Souvent amusante, elle peut parfois mal tourner selon les conditions météo. Dans la nature, la brume épaisse sur terrain dégagé et uniforme, il n‘y a rien de pire pour se perdre.
Mais les roumains connaissent bien leurs montagnes. Tous ont su regagner à temps le dernier téléphérique pour redescendre dans la vallée.
Une journée à la saveur particulière, un goût de religieuse à la chantilly vraiment trop chou, surprenant et merveilleux à la fois…
(Cette randonnée aux monts Bucegi s’est faite en septembre 2023)
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