🥾 La traversée des Alpes à pied


Marcher en montagne pendant des semaines, fouetté par le vent, refroidi par la pluie
ou caressé par le soleil, est une expérience qui laisse des traces. Des traces physiques bien sûr,
(on ne multiplie pas les montées et les descentes sans souffrir un peu), mais surtout des traces de
bien-être absolu, de grand bonheur
. Et cette traversée des Alpes à pied n’a pas dérogé à la règle.

⏱ 34 jours | 🥾 579 km | 💪 Difficile | 🏕 19 bivouacs ou campings | 🏡 15 gîtes ou hôtels


Randonneuse sur un sentier près du refuge de Vens dans les Alpes-Maritimes

La bonne odeur des cimes


Les randonneurs ont beaucoup de chance en France, des milliers de kilomètres de sentiers balisés leur tissent une immense toile de jeu aux quatre coins du pays, traversant des paysages d’une variété infinie. Parmi ces chemins, certains zigzaguent par monts et par vaux à travers nos massifs montagneux. Ce sont les plus difficiles, mais ce sont aussi souvent les plus marquants. L’odeur des cimes a un pouvoir que la campagne et les bords de mer n’ont pas : le parfum sauvage de l’aventure, loin des villes, loin des commodités. La montagne nous ramène à ce que nous sommes : à la fois peu de chose, et en même temps tout un monde.


LE LIEU
France (Alpes)
Départ : Saint-Gingolph (74)
[ GPS départ : 46.394211, 6.804788 ]
Arrivée : Menton (06)
[ GPS arrivée : 43.777196, 7.506934 ]

LA RANDO
Type : linéaire par étapes (34)
Distance totale : 579 km
Temps total : 216h
Dénivelées cumulées : +36 580m / -36 240m
Altitude maxi / mini : 2940m / 35m


Présentation

« Si Samivel m’était conté…»

Ainsi pourrait se résumer cette traversée des Alpes à pied que nous avons réalisée en 2018-2019 . Car parcourir les Alpes françaises de bout en bout, c’est un peu marcher dans une poésie sans fin. C’est non seulement rêver sous les étoiles quand on bivouaque, mais c’est aussi s’endormir tous les soirs les yeux remplis de toutes les beautés découvertes au fil des étapes parcourues.
Photographier cette multitude de paysages à couper le souffle (au propre comme au figuré), c’est laisser la magie envahir nos coeurs, celle que Samivel célébrait avec tant de talent… Comme si nous entrions un peu dans ses dessins. Deux petits personnages qui se promènent dans un monde immense, vrai, pur et touchant.

Ce voyage au long cours restera pour tous les deux un souvenir indélébile, un essentiel de notre duo, le début d’une série pleine de promesses.


La Grande Traversée des Alpes (GTA) relie le lac Léman à la Méditerranée par les montagnes. Son itinéraire principal suit le célèbre Gr5, un long chemin de randonnée qui part de la mer du Nord au Pays-Bas et qui finit à Nice au bord de la Méditerranée.
Plusieurs variantes de cette GTA existent. Certaines sont « officielles », les autres vous appartiennent. Ce sont celles que vous choisirez d’inventer par les nombreux chemins de traverse possibles tout au long de son parcours.

Les variantes classiques du GTA concernent principalement 3 secteurs :

  • au départ en bordure du lac Léman, deux options sont possibles : soit partir de Thonon-les-Bains (gare ferroviaire et tous commerces), soit de Saint-Gingolph (bus à prendre à Thonon, commerces moins nombreux mais suffisants). Les deux itinéraires se rejoignent au col de Bise, le premier se faisant en deux jours (démarrage plus long mais aussi plus « doux »), le second en un seul jour (démarrage sévère).
  • au niveau du Parc National de la Vanoise, où deux options principales sont aussi possibles : soit suivre l’itinéraire « historique » qui contourne le massif par un chemin souvent en balcon via Val d’Isère, le col de l’Iseran et la vallée de la Maurienne, soit suivre l’itinéraire plus classique qui traverse la massif par le centre. Le premier est plus facile mais aussi plus long de trois jours.
  • en fin de traversée enfin, deux options sont là encore envisageables : soit suivre l’itinéraire du Gr5 jusqu’à Nice, soit prendre le Gr52 au niveau de Saint-Dalmas-Valdeblore et passer dans le massif du Mercantour pour finir à Menton. Il faut compter 4 jours de plus de marche pour arriver jusqu’à la Méditerranée en choisissant l’option Gr52.

Pour notre part, nous avons construit un itinéraire à la carte qui s’appuie sur le Gr5 pour l’essentiel du parcours, et sur le Gr52a en partie finale. Ce Gr52a est une sorte de raccourci du Gr52 qui traverse l’arrière pays niçois sans passer par le Mercantour. Le long de ces deux grands chemins de randonnées, si nous avons été très fidèle au Gr52a, nous l’avons été beaucoup moins avec le Gr5. Vous découvrirez dans les étapes suivantes les quelques libertés que nous avons pris pour nous en écarter de temps à autre, soit parce que nous connaissions déjà certaines portions, soit parce que nous trouvions plus intéressant de passer ailleurs.

En complément de la trace GPX globale de cette traversée que vous pouvez télécharger ICI, vous trouverez celle de chacune des 34 étapes réalisées dans le descriptif ci-dessous.

Et pour ceux qui voudraient encore plus de renseignements (hébergements, conseils, actualité du sentier…), le site officiel de cette GTA c’est par ICI


Les étapes

ETAPE 1 : Saint-Gingolph —> Chalets de Bise

ÉTAPE 1

  • Distance : 12km
  • Temps : 6h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1700m/-570m
  • Altitude maxi : 1905m
  • Altitude mini : 375m

HÉBERGEMENT

Bivouac près du parking
des chalets de Bise
(GPS : 46.330240, 6.762873)

Une première étape qui entre tout de suite dans le vif du sujet avec 1500 mètres de dénivelé positif dès le départ. Le lac Léman nous accompagne au loin jusqu’au col de Bise (1915m), où trois bouquetins peu farouches nous saluent de leur belle présence dans un paysage montagnard déjà magnifique. Le lac Neuteu en contrebas offre un bel espace de bivouac pour la nuit avec vue imprenable sur le lac franco-suisse. Derrière le col, nous basculons vers les chalets de Bise (1500m) au milieu d’alpages verdoyants. Descente rapide et sans difficulté. Un petit tour par le chalet-refuge à l’arrivée pour savoir s’il existe un endroit sympa dans le coin pour planter notre tente, mais l’accueil est froid. Ce n’est pas sur eux que l’on pourra compter pour un premier bivouac de rêve. Tant pis, le petit parking désert et ses gravillons à l’entrée du hameau fera l’affaire.


ETAPE 2 : Chalets de Bise —> La Chapelle d’Abondance

ÉTAPE 2

  • Distance : 5,5km
  • Temps : 3h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +305m/-745m
  • Altitude maxi : 1810m
  • Altitude mini : 1050m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Le vieux moulin »
La Chapelle d’Abondance
(GPS : 46.298025, 6.789504)

Après une nuit peu récupératrice sous la pluie et les orages, une étape courte nous attend jusqu’à La Chapelle d’Abondance. La montée du jour jusqu’au pas de la Bosse (1816m) a beau être brève, elle est suffisamment raide pour que les problèmes d’anémie de Fanny se manifestent à nouveau. Une hospitalisation et des médicaments avaient tenté d’éradiquer le mal les mois précédents, mais il est encore bien là. Une pause « graines » au col et la descente régulière jusqu’au village lui permettent de retrouver un souffle normal. Etape pour la nuit au bel hôtel-restaurant du « Vieux moulin » (1050m). Après une bonne raclette bien savoyarde, le patron offre dans sa cave un verre de « chèvre » à tous les convives, un digestif blanc mousseux maison qui ressemble au lait de l’herbivore à cornes. Parfait pour s’endormir rapidement du sommeil du juste.


ETAPE 3 : La Chapelle d’Abondance —> Col de Bassachaux

ÉTAPE 3

  • Distance : 17km
  • Temps : 6h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1410m/-685m
  • Altitude maxi : 1970m
  • Altitude mini : 1065m

HÉBERGEMENT

Restaurant « La Haute Bise »
Col de Bassachaux
(GPS : 46.221495, 6.773168)

Etape à moyenne altitude essentiellement au milieu des alpages, avec une montée progressive de 900 mètres commençant en forêt pour atteindre un premier col (1918m), suivie d’une alternance de portions descendantes et montantes jusqu’au col routier de Bassachaux (1780m), arrivée de l’étape. Temps très maussade tout au long de la journée, nous arrivons trempés sous une pluie battante au chalet-restaurant du col. Nous avions pris soin de demander quelques jours auparavant au patron l’autorisation de bivouaquer près de son restaurant, il avait accepté sans difficulté. Mais son épouse, voyant combien Fanny était frigorifiée et fatiguée, nous propose plutôt de dormir gracieusement dans une chambre libre de l’étage. Un couple adorable qui a ensoleillé notre fin de journée et notre nuit.


ETAPE 4 : Col de Bassachaux —> Samoens

ÉTAPE 4

  • Distance : 29km
  • Temps : 9h30
  • Difficulté : difficile
  • Dénivelés : +1010m/-2085m
  • Altitude maxi : 2080m
  • Altitude mini : 715m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Edelweiss »
Samoens
(GPS : 46.088724, 6.715954)

Départ dans la brume matinale qui nous accompagnera une bonne partie de la journée. Longue et difficile étape au milieu des alpages avec passage de trois cols : le premier (celui de Chesery – 1992m) pour entrer en Suisse quelques heures (joli bivouac possible autour du lac vert), le second (celui de Coux – 1920m) pour en ressortir, et le troisième (celui de la Golèse – 1662m) pour attaquer la descente finale sur Samoëns (715m). Un plongeon vers la vallée du Giffre bien compliqué pour Eric, envahi par des maux de tête et des vertiges une bonne heure avant l’arrivée. Les derniers kilomètres pour gagner l’hôtel du soir se font difficilement, dans un état presque second. Verdict : début d’insolation. Beaucoup d’eau, une douche tiède et une longue nuit de sommeil suffiront heureusement pour faire passer la fièvre et la fatigue.


ETAPE 5 : Samoens —> Chalets d’Anterne

ÉTAPE 5

  • Distance : 15,5km
  • Temps : 6h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1385m/-290m
  • Altitude maxi : 1815m
  • Altitude mini : 715m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près des chalets d’Anterne
(GPS : 46.004728, 6.791766)

Journée ensoleillée et à nouveau difficile, mais pour Fanny cette fois-ci. Des ampoules qui se sont déclarées la veille la font souffrir et elle se sent surtout rapidement épuisée. Le profil de l’étape est heureusement favorable à un démarrage en douceur. Jusqu’à la belle et touristique cascade du Rouget (bar-brasserie – 956m), le chemin longe la vallée du Giffre sans difficulté particulière. La montée qui suit jusqu’au collet d’Anterne (1796m) est beaucoup plus sévère. Fanny la grimpe comme elle peut, par à-coups, sans envie et incapable de profiter du paysage. Un bivouac était prévu au lac d’Anterne, mais son état ne nous permet pas de faire la petite heure de plus pour l’atteindre et nous oblige à nous arrêter au refuge Alfred Wills (1810m) qui le précède. Un changement de programme qui s’avère en fin de compte opportun. Nous pouvons profiter ici du chalet pour manger au chaud et prendre une douche, ce qui permet à Fanny de récupérer des forces et un moral perdus depuis un bon moment. La nuit étoilée sous la tente fera le reste.


ETAPE 6 : Chalets d’Anterne —> Chamonix

[ NB : descente finale sur Chamonix en téléphérique : -910m de dénivelé, non inclus dans les chiffres ci-dessous ]

ÉTAPE 6

  • Distance : 15km
  • Temps : 6h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1295m/-1155m
  • Altitude maxi : 2360m
  • Altitude mini : 1030m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Vert »
Chamonix
(GPS : 45.915799, 6.849624)

Très belle étape de montagne qui permet de rallier la vallée de Chamonix. Après le lac d’Anterne (de nombreuses possibilités de bivouac – 2060m), le col du même nom nous permet de découvrir la chaîne du Mont-Blanc sous un grand soleil. Aiguille du Midi, Mont-Blanc du Tacul, Mont Maudit, Mont-Blanc, Dôme et Aiguille du Goûter… les grandes stars de la vallée dressent devant nous leur mur blanc imposant. Le chalet-refuge de Moëde Anterne (2002m) en dessous du col nous permet de faire une halte repas en terrasse bienfaitrice et salutaire, nos réserves alimentaires étant à sec. Plus bas, le sentier croise la Diosaz au niveau du pont d’Arlevé (1597m), un endroit propice à la baignade dans une eau vivifiante. Une dernière remontée jusqu’au col du Brévent (2368m) où la chaîne du Mont-Blanc se dévoile des pieds à la tête, et c’est ensuite la très longue descente jusqu’à Chamonix (1030m). La station intermédiaire du téléphérique du Brévent (Planpraz – 2000m) est sur le passage et permet d’écourter un peu les souffrances de ceux qui manquent de force (comme nous) ou de temps (comme nous aussi !).


Pause 3 jours : Chamonix – Les Houches

La météo annonçant un passage pluvieux et orageux les prochains jours, nous décidons de faire une pause à Chamonix dans un hôtel. Elle permet de reprendre des forces, de faire une lessive complète et de visiter un peu la ville et ses environs. La ligne de chemin de fer qui parcourt toute la vallée jusqu’en Suisse est un excellent moyen pour le faire. Nous l’utiliserons à plusieurs reprises, notamment pour une petite randonnée en balcon le troisième jour avec le retour du soleil, de Trélechamps-haut jusqu’au fameux lac Blanc (surpeuplé) et redescente en suivant par la Flégère.


ETAPE 7 : Les Houches —> Les Contamines Montjoie

ÉTAPE 7

  • Distance : 13,5km
  • Temps : 5h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +730m/-1295m
  • Altitude maxi : 2115m
  • Altitude mini : 1150m

HÉBERGEMENT

Camping « Le Pontet »
Les Contamines Montjoie
(GPS : 45.802841, 6.721572)

Petite étape de reprise avec montée en téléphérique au départ depuis Les Houches, suivie de l’ascension du col du Tricot, puis de la descente vers les chalets de Miage. Nous suivons désormais le tracé du célèbre Tour du Mont-Blanc et ça se voit. Le sentier devient très fréquenté et il est bien difficile de trouver une table et des chaises libres au refuge de Miage pour profiter d’un petit café après la pause pique-nique. La dernière montée qui suit jusqu’au chalets du Truc assure la digestion (pause repas ou boissons possible sur place), avant la descente jusqu’au village des Contamines-Montjoie. Exposition sur Samivel dans un jardin public à ne pas manquer, c’est plein de poésie, d’humour et d’amour de la montagne. Camping du Pontet en sortie de village au Sud offrant de vastes espaces enherbés pour les campeurs et proposant des solutions de restauration. Repas du soir au milieu de dizaines de randonneurs venus de tous les coins du monde dans une ambiance franco-italo-anglo-germano-japonaise plutôt amusante.


ETAPE 8 : Les Contamines Montjoie —> Refuge Croix du Bonhomme

ÉTAPE 8

  • Distance : 11,5km
  • Temps : 5h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1350m/-95m
  • Altitude maxi : 2485m
  • Altitude mini : 1150m

HÉBERGEMENT

Bivouac près du
refuge de la Croix du Bonhomme
(GPS : 45.722165, 6.718358)

Courte et belle étape de montagne toute en montée aujourd’hui. Après un démarrage tranquille en vallée, l’ascension vers le col du Bonhomme démarre dans un joli cadre forestier sur le large « chemin des romains », puis se poursuit en terrain découvert après le chalet de Nant-Borrant jusqu’aux alpages du refuge de La Balme (bel et grand espace plat dédié au bivouac en face, de l’autre côté de la rivière). 600 mètres plus haut, arrivée au col du Bonhomme (2329m) où de nombreux randonneurs font une pause ensoleillée près de la cabane qui y repose. Encore 150 mètres à grimper et nous voilà au sommet de la journée : une stèle commémorant le travail de construction de ce sentier par les chasseurs alpins en 1911 pour permettre le passage des troupes. Quelques minutes encore et l’imposant refuge de la Croix du Bonhomme (2443m – 115 places) se dévoile un peu plus bas. Le petit espace bivouac légèrement en dessous du refuge fera notre bonheur pour la nuit. Il était temps d’arriver, la pluie et le froid prennent leur quartier rapidement et la vaste salle du refuge n’est pas de trop pour nous réchauffer un peu jusqu’au repas du soir.


ETAPE 9 : Refuge Croix du Bonhomme —> Refuge de la Balme

ÉTAPE 9

  • Distance : 20km
  • Temps : 7h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1180m/-1615m
  • Altitude maxi : 2510m
  • Altitude mini : 1190m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près du refuge de la Balme
(GPS : 45.632370, 6.668835)

Après une nuit frisquette et un peu agitée (les lumières bondissantes des frontales de trailers nocturnes s’entrainant pour l’ultra-trail du Mont-Blanc se sont invitées dans notre tente), le réveil se fait avec les premiers rayons du soleil qui viennent éclairer les pentes et les sommets environnants. Magique. Le Gr5 quitte ici le tracé du Tour du Mont-Blanc et s’en va suivre dans un premier temps l’altière crête des Gittes, offrant des vues imprenables sur tous les paysages qui nous entourent. A partir du col de la Sauce (2307m), il entame sa descente vers le refuge routier du Plan de la Lai (1820m), suivi quelques mètres plus loin du gite du Plan Mya où nous nous arrêtons faire une pause repas (le refuge de la Croix du Bonhomme n’avait plus de panier pique-nique à nous vendre). Il est tôt (11 heures) mais c’est notre seule solution pour nous restaurer aujourd’hui. L’ambiance est simple et rieuse entre les membres de l’équipe qui travaillent là. Avant le coup de feu en cuisine, ils nous offrent même une danse synchronisée de Madison sur la terrasse où nous mangeons, chapeau de paille vissé sur la tête. Sympathique moment. Mais le temps devient menaçant, il nous faut repartir. Le sentier monte paisiblement dans les alpages au dessus du lac de Roselend, où vaches et marmottes vaquent à leurs occupations quotidiennes. C’est au pied du col du Bresson (2469m) que la pluie décide de nous rejoindre, et c’est en sa compagnie peu agréable que se fait pendant presque 3 heures toute l’ascension et la descente qui suit jusqu’au refuge de la Balme (1195m). Bivouac du soir dans une grande flaque d’eau près du bâtiment à défaut de mieux.


ETAPE 10 : Refuge de la Balme —> Peisey-Nancroix

ÉTAPE 10

  • Distance : 20km
  • Temps : 6h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +800m/-1465m
  • Altitude maxi : 2000m
  • Altitude mini : 720m

HÉBERGEMENT

Hôtel « La Tarine »
Peisey-Nancroix
(GPS : 45.546845, 6.755744)

Etape longue mais assez facile, commençant par une belle descente vers la vallée de l’Isère, partagée entre forêts, champs cultivés et charmants villages de montagne (Valezan Bellentre, Landry…). Un couple âgé (75-80 ans) nous double la fleur au fusil dans cette portion, et nous redoublera plus loin encore en bordure d’Isère après s’être arrêté un instant. Ils sont impressionnants ces deux-là. Après Landry dans la vallée, le sentier remonte dans la forêt sans hésitation, sous le regard aérien de quelques parapentistes qui colorent le ciel de leur voile. Le village de Peisey-Nancroix s’annonce enfin, il est temps d’arriver, la fatigue commence à se faire sentir. Accueil, repas et chambre impeccables à l’hôtel « La Tarine ».


ETAPE 11 : Peisey-Nancroix —> Refuge col du Palet

ÉTAPE 11

  • Distance : 16km
  • Temps : 5h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1380m/-120m
  • Altitude maxi : 2590m
  • Altitude mini : 1285m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près du refuge du col du Palet
(GPS : 45.458567, 6.860388)

Démarrage tranquille dans la vallée du Ponturin jusqu’au chalet de Rosuel (1555m), terminus de la route et porte d’entrée du Parc National de la Vanoise. La montée s’accentue ensuite jusqu’au très agréable plan de la Plagne où la rivière serpente lentement au milieu des alpages. Après avoir passé la cabane des Mindières (gardes du Parc) et le lac du plan de la Grassaz (2330m), le chemin repart dans un dernier assaut final jusqu’au lac de Grattaleu et au refuge du col du Palet (2587m). La zone de bivouac située un peu en contrebas offre une superbe vue sur les paysages traversés jusqu’ici. Et, cerise sur le gâteau, il y a des toilettes sèches dans une cabane à l’extérieur du refuge ! Pour la douche c’est un peu moins fun : il faut réserver sa place auprès du gardien qui nous remet la clé quand notre tour arrive, et lui redonner une fois lavé. Mais un groupe de 9 s’amuse à court-circuiter le gardien et les inscriptions en faisant passer directement la clé de membre à membre, sans se soucier de ceux qui attendent et qui sont inscrits, eux… Le chacun pour soi est partout, même en montagne hélas. Très agréable repas du soir par contre, en compagnie d’autres randonneurs sympathiques et joviaux. Ca fait du bien.


ETAPE 12 : Refuge col du Palet —> Refuge de la Leisse

ÉTAPE 12

  • Distance : 21km
  • Temps : 7h30
  • Difficulté : difficile
  • Dénivelés : +935m/-1040m
  • Altitude maxi : 2740m
  • Altitude mini : 2085m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près du refuge de la Leisse
(GPS : 45.397191, 6.882545)

Une longue étape qui, après une mise en jambe pour grimper jusqu’au col du Palet (2652m), plonge rapidement sous un soleil radieux jusqu’à la station de Val Claret (2100m), un agglomérat d’immeubles sans charme destiné principalement au tourisme d’hiver. Le sentier s’élève ensuite au milieu des alpages et du cri des marmottes pour monter au col de la Leisse (2761m), assis dans un paysage devenu particulièrement minéral. Descente ensuite jusqu’au refuge de la Leisse (2487m), en passant en bordure du lac des Nettes à la forme torturée, dans une ambiance grise et froide, presque lunaire. Refuge original constitué de trois bâtiments indépendants de type chalet et proposant une petite aire de bivouac à proximité. Une sympathique gardienne nous présente ses quatre poules : Speedy, Gonzales, Jacqueline et Non-non. Il manque la cinquième, Oui-oui, qui a fait le repas d’un renard qui vit dans les environs. Il est encore tôt (12 h), nous prenons le temps de profiter du soleil en terrasse et d’un peu d’eau chaude à la douche extérieure pour bien récupérer. Soirée très agréable autour d’une table avec trois générations d’une famille de savoyards venue comme chaque année faire un petit bout du Gr5.


ETAPE 13 : Refuge de la Leisse —> Pralognan-la-Vanoise

[ NB : descente finale sur Pralognan en télésiège : -360m de dénivelé, non inclus dans les chiffres ci-dessous ]

ÉTAPE 13

  • Distance : 17km
  • Temps : 6h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +570m/-1260m
  • Altitude maxi : 2520m
  • Altitude mini : 1420m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Epicéa Lodge »
Pralognan-la-Vanoise
(GPS : 45.374831, 6.720843)

Des pluies en soirée et pendant la nuit ont dégagé le ciel, et la lumière qui nous accueille ce matin à la sortie de la tente est magnifique. Le sentier glisse en douceur le long du superbe vallon de la Leisse jusqu’au pont de Croé Vie (2099m), où nous quittons le Gr5 pour quelques jours pour grimper vers le col de la Vanoise via le Gr55. La montée est assez raide mais courte, et une fois le blockhaus de Termignon passé (ouvrage militaire de la ligne Maginot construit par les chasseurs alpins dans les années 30), elle ouvre sur l’agréable et verdoyant vallon de la Vanoise où la rivière se faufile de lacs en zones humides avec paresse. Au col de la Vanoise (2517m), grand refuge de 120 places. Attention, pour le bivouac les places sont limitées (10) et la réservation préalable est obligatoire. Descente tranquille par le lac des Vaches (un très beau chemin de pierre traverse son eau peu profonde) jusqu’au refuge des Barmettes où démarre le télésiège du Génépi. Nous hésitons mais le temps se couvre et Fanny supporte comme elle peut depuis plusieurs jours une douleur à la cheville (entorse) et une autre au genou (tendinite). Nous choisissons donc l’option de la descente mécanique pour finir l’étape et gagner l’hôtel qui nous attend à Pralognan la Vanoise (1420m).


ETAPE 14 : Pralognan-la-Vanoise —> Refuge du Fond d’Aussois

ÉTAPE 14

  • Distance : 18km
  • Temps : 7h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1555m/-625m
  • Altitude maxi : 2914m
  • Altitude mini : 1420m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près du refuge du Fond d’Aussois
(GPS : 45.276792, 6.702200)

Le beau temps est là ce matin, mais il faut en profiter parce que la pluie est annoncée pour l’après-midi. La succession de chemins, de pistes et de petites routes qui suivent le Doron de Chavière dans la vallée assurent un échauffement en douceur pour ce début d’étape. Arrivés à la passerelle du Ritort (1930m), c’est une autre histoire. On attaque ici la montée du col d’Aussois, l’un des points les plus élevés de cette grande traversée des Alpes (2914m). Et Fanny, qui ressent toujours ses douleurs de la veille auxquelles s’ajoutent de nouvelles difficultés respiratoires, souffre. Au col, le ciel est couvert, le vent est froid, inutile de trainer dans cet espace minéral glaçant, il faut au contraire rapidement redescendre pour rejoindre le refuge du fond d’Aussois (2350m) où nous dormons ce soir et où l’on pourra se réchauffer. C’est un beau refuge de pierre et de bois mais l’aire de bivouac qui la jouxte est petite et peu agréable. Il faudra faire avec et c’est sous la pluie peu avant 19 heures (la réglementation du parc l’interdit avant) que nous montons notre tente pour la nuit, en compagnie de trois autres randonneuses qui bivouaquent à proximité.


ETAPE 15 : Refuge du Fond d’Aussois —> Modane

ÉTAPE 15

  • Distance : 17,5km
  • Temps : 5h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +275m/-1555m
  • Altitude maxi : 2345m
  • Altitude mini : 1060m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Le commerce »
Modane
(GPS : 45.193916, 6.659106)

La montagne a lancé ses éclairs toute la nuit, un hélicoptère de secours a tourné des heures dans le ciel pour secourir un randonneur égaré, pas vraiment l’idéal pour assurer un sommeil réparateur. Le réveil est difficile, le temps est humide et gris, mais le sentier qui descend lentement jusqu’au lac du Plan d’Amont nous aide à nous mettre en route en douceur. Après un petit café au refuge de la Fournache (2340m), nous entamons plus sérieusement la descente vers le village d’Aussois en passant près du lac de Plan d’Aval que les nuages bas ont enfin libéré de leur emprise. Un entrelacs de chemins, de pistes et de petites routes nous fait perdre quelques instants le fil du parcours. Mais Aussois est en vue, il ne reste plus qu’à plonger en ligne droite à travers les pistes de ski enherbées pour l’atteindre (1480m). C’est un détour volontaire que nous faisons par là, mais pour ceux qui veulent filer directement à Modane, le Gr5 que l’on retrouve à l’arrivée au lac du Plan d’Amont (2250m) permet de rejoindre plus rapidement la ville et sa gare ferroviaire. Après le village d’Aussois le chemin descend vers la très belle cascade Saint-Benoit (baignade possible), puis suit les routes sans grand intérêt du Bourget et de Modane pour gagner les rives de l’Arc et le centre ville (1060m).


ETAPE 16 : Modane —> Refuge Mont Thabor

ÉTAPE 16

  • Distance : 12,5km
  • Temps : 6h30
  • Difficulté : difficile
  • Dénivelés : +1525m/-105m
  • Altitude maxi : 2490m
  • Altitude mini : 1060m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près du refuge du Mont Thabor
(GPS : 45.123153, 6.598740)

Nous quittons Modane en empruntant la variante du Gr5 qui passe en rive gauche du ruisseau du Charmaix, que nous rejoignons au niveau d’une passerelle vers 1530m d’altitude. La montée en forêt n’est pas désagréable mais la pluie commence à tomber, elle est froide et Fanny commence à lutter avec difficulté contre cette baisse brutale des températures. Nous passons rapidement le parking terminal de la route au niveau du fort du Collet noir de monde (1900m), et continuons notre ascension le long d’une piste qui se transforme en chemin après les dernières bergeries (2285m). Le refuge du Mont Thabor est un peu plus haut (2490m), perdu dans une ambiance brumeuse et pluvieuse peu engageante. Un vent glacial souffle là-haut, nous montons rapidement la tente près du lac Rond à proximité du refuge pour s’abriter un peu. Hélas, Fanny continue de chuter en température, elle grelotte, elle n’a plus assez d’énergie pour lutter contre le froid, des spasmes l’envahissent, elle n’arrive plus à parler. Je l’allonge dans la tente en urgence sur son matelas, la couvre d’un maximum de vêtements, la met dans son duvet, ajoute le mien par dessus et me couche sur elle. Il faudra presque deux heures dans cette position pour qu’elle arrive à refaire surface. Comble de malchance, il n’y a plus d’eau chaude au refuge pour espérer une douche, et toutes les places à l’intérieur du chalet sont prises. Le repas que nous avons réservé par téléphone la veille se fera donc dehors sur le balcon, en compagnie des autres bivouaqueurs du soir. Les gardiens (au demeurant sympathiques), conscients des conditions difficiles auxquelles ils nous exposent, nous donnent des couvertures pour nous réchauffer. Nous les emporterons dans la tente pour la nuit.


ETAPE 17 : Refuge Mont Thabor —> Plamplinet

ÉTAPE 17

  • Distance : 20km
  • Temps : 6h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +500m/-1530m
  • Altitude maxi : 2490m
  • Altitude mini : 1490m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près de l’auberge de la Cleida
(GPS : 45.004323, 6.661266)

Nuit glaciale et ventée, la tente a été souvent secouée, et Fanny ne se sentait pas bien. De grosses douleurs ventrales et une envie de vomir l’ont empêché de dormir profondément, elle se réveille très fatiguée et sans aucun appétit. Une gastro probablement. Nous sommes les derniers à partir, toujours en compagnie de ce mauvais temps qui a bien du mal à disparaitre. Après le col de la Vallée étroite que nous avions déjà franchi hier pour accéder au refuge (2433m), nous suivons le vallon du même nom qui nous amène posément au pont de la Fonderie (1950m). La piste prend le relais du sentier à cet endroit pour nous emmener à travers la forêt jusqu’au refuge I Re Magi et son hameau (1750m). Fanny n’est pas en grande forme, nous nous arrêtons là un instant pour prendre une consommation et l’aider à retrouver un peu de force. Rien n’y fait, ses maux de ventre continuent, et la montée qui suit jusqu’au lac Chavillon (2190m) est un vrai calvaire pour elle. Au-delà de la douleur, ses difficultés respiratoires reviennent, son coeur se serre, les arrêts deviennent incessants pour parvenir à avancer un peu. Arrivés au lac, elle s’écroule de fatigue et s’endort. Le soleil est de retour, la pause lui fait du bien. Dans la descente vers la magnifique vallée de la Clarée, elle essaie d’oublier ses douleurs et marche en mode automatique jusqu’au hameau de Plampinet (1490m) où nous avons réservé le repas du soir. A peine arrivés, Fanny s’endort à nouveau au soleil dans l’herbe de l’aire de bivouac qui jouxte le refuge. Il n’y aura pas de repas du soir pour elle, elle n’a aucune faim, seule une canette de coca proposée par les gérants (très accueillants) obtiendra ses faveurs pour essayer de tuer un peu le mal.


ETAPE 18 : Plamplinet —> Montgenèvre

ÉTAPE 18

  • Distance : 16,5km
  • Temps : 6h00
  • Difficulté : difficile
  • Dénivelés : +1120m/-745m
  • Altitude maxi : 2510m
  • Altitude mini : 1490m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Alpis Cottia »
Montgenèvre
(GPS : 44.931184, 6.724163)

La nuit a été bonne. Tellement bonne que nous n’avons même pas entendu le renard ou le blaireau (l’un ou l’autre selon les gérants) venus piquer sous l’abside de la tente les chaussures de bivouac d’Eric ! L’étape est simple aujourd’hui : une grosse montée (1100 mètres de dénivelé) et une belle descente derrière. Sur le papier ça parait assez facile, sauf quand on est malade. Jusqu’aux chalets des Acles (1870m), Fanny grimpe comme elle peut mais elle grimpe. A partir de là, elle faiblit à nouveau, sa respiration devient difficile. Nous montons doucement la sauvage vallée de l’Opon où de nombreuses marmottes ont élu domicile et, après une dernière pause, atteignons le col de Dormillouse (2445m) puis celui de la Lauze (2529m). Le plus dur est fait, il reste simplement maintenant à se laisser porter par la pente jusqu’à Montgenèvre (1850m), où nous attend un hôtel et son confort d’un soir pour bien récupérer.


ETAPE 19 : Montgenèvre —> Fonts de Cervières

ÉTAPE 19

  • Distance : 18km
  • Temps : 7h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +950m/-745m
  • Altitude maxi : 2510m
  • Altitude mini : 1850m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près du refuge des Fonts de Cervières
(GPS : 44.844074, 6.815866)

Un bon repas du soir et du matin (légers), un bon matelas, des affaires lessivées et un peu de Citrate de Bétaïne ont remis Fanny sur pied, ça va mieux. Nous délaissons une nouvelle fois ici le Gr5 pour quelques jours (6), lui préférant un itinéraire un peu moins fréquenté passant plus à l’Est près de la frontière italienne. La montée jusqu’au Grand Charvia (2520m) se passe sans trop de problème, Fanny se sent bien. Plus loin, la brume arrive, le GPS ne répond plus, nous mettons un peu de temps à trouver le bon chemin dans cette purée de pois. A la faveur d’une éclaircie, la soudaine apparition du lac Gignoux (2334m) nous rassure sur notre choix, et nous poursuivons une descente facile en terrain complètement découvert jusqu’à la ferme abandonnée des Fraches (2070m) et la vallée de la Cerveyrette (1880m). Il reste à suivre la petite route puis le chemin qui longe la rivière pour atteindre sans difficulté le hameau des Fonds de Cervières où nous campons ce soir (2040m). Accueil moyen des gérants du refuge pour le repas du soir, mais la douche était chaude et les bivouaqueurs disposent de sanitaires isolés dans un coin de pré. Le grand luxe.


ETAPE 20 : Fonts de Cervières —> Abries-Ristolas

ÉTAPE 20

  • Distance : 20km
  • Temps : 7h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +975m/-1360m
  • Altitude maxi : 2785m
  • Altitude mini : 1490m

HÉBERGEMENT

Camping « Les Chardonnets »
Abries-Ristolas
(GPS : 44.768131, 6.978463)

Les virus sont des durs à cuire, même en altitude ils résistent ! La gastro a ainsi décidé de changer de camp, et de 2 heures de matin jusqu’au petit jour, nous avons passé la nuit à nettoyer ses effets peu réjouissants sur Eric. Le retour à l’envoyeur de son estomac a été brutal. A la lueur de nos frontales, dans un ballet incessant entre la tente et les sanitaires, il nous a fallu 4 heures pour venir à bout des dégâts constatés. La toile de tente, les duvets, les matelas, des vêtements… peu d’affaires ont été épargnées. Nous sortons de cette nuit épuisés. Eric est à son tour bien mal en point, incapable de manger quoi que ce soit et il a toutes les peines du monde à démarrer l’étape. Au menu du jour, une longue montée en bordure du torrent de Pierre rouge sur le Gr58 jusqu’au col du Malrif (2830m), puis une grande descente jusqu’à la vallée du Guil. L’ascension est lente, Eric doit s’arrêter souvent, et au pied du col, avant le raidillon final, il s’endort dans l’herbe, crevé. Ce repos lui fait du bien, il trouve les forces nécessaires pour finir la montée et descendre ensuite vers Abriès (1540m) en passant le long du beau lac du Grand Laus (2579m). Il nous reste quelques kilomètres en légère montée en fond de vallée à parcourir pour atteindre le camping de Ristolas (1655m) C’est peu, mais pour Eric aujourd’hui c’est encore beaucoup. Nous hésitons à nous arrêter là, jusqu’à ce que nous rencontrions Claire, une habitante du village d’Abriès qui prenait l’air sur le pas de sa porte. Curieuse, elle nous questionne sur notre randonnée, ça lui plait, et en une seconde et demie décide de nous emmener en voiture jusqu’au camping ! Notre bonne étoile du jour. Camping municipal en bord de route traversé par la rivière, agréable, avec possibilité de restauration.


ETAPE 21 : Abries-Ristolas —> Refuge d’Agnel

ÉTAPE 21

  • Distance : 12,5km
  • Temps : 5h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1240m/-320m
  • Altitude maxi : 2800m
  • Altitude mini : 1655m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près du refuge d’Agnel
(GPS : 44.689403, 6.975941)

Eric va mieux, la nuit lui a fait du bien. L’étape commence en douceur le long du Guil jusqu’au parking final de la route (1700m), puis le sentier attaque ensuite la montagne pour grimper en forêt jusqu’au lac Egorgéou (2400m). L’endroit est beau, de nombreux randonneurs s’y arrêtent pour casser la croûte, nous les imitons. La montée se poursuit en fond de vallon dans des alpages encadrés par d’imposantes murailles rocheuses, passe en bordure du lac Foréant (2618m) et s’achève au col Vieux (2806m). Beaucoup de monde ici, nous faisons quelques photos et repartons vers le refuge d’Agnel (2580m), point d’arrivée de l’étape. Descente facile, délimitée par endroits par des cordages pour freinée l’érosion excessive générée par les randonneurs pratiquant le hors sentier. Refuge routier important (100 places), peu accueillant. Bivouac à 300 mètres du refuge (10 bonnes minutes de marche supplémentaires), avec toutefois une vue imprenable sur la vallée et les montagnes, et bénéficiant de tables de pique-nique et de deux toilettes sèches à proximité (à 60m au bord de la route du col d’Agnel).


ETAPE 22 : Refuge d’Agnel —> Maljasset

ÉTAPE 22

  • Distance : 22km
  • Temps : 8h00
  • Difficulté : difficile
  • Dénivelés : +920m/-1585m
  • Altitude maxi : 2955m
  • Altitude mini : 1905m

HÉBERGEMENT

Chambre d’hôtes « Les zélés »
Maljasset
(GPS : 44.592804, 6.842637)

Une nuit en bivouac ressemble rarement à une autre. Cette fois ce sont des chevaux curieux et un âne brailleur qui sont venus s’amuser de longues heures durant autour de la tente dans la clarté de la lune. Nous démarrons l’étape du jour en petite forme. L’ascension très minérale du col de Chamoussière (2884m) est poussive et la descente derrière jusqu’au lac et refuge de la Blanche (2500m) n’est pas de trop. Bel espace de bivouac près du plan d’eau. Après une pause boisson chaude rapide au chalet, nous enchainons avec la montée au col de la Noire (2955m), le point le plus haut de toute notre traversée. Comme hier, le temps est au beau fixe, il fait chaud, nous nous sentons fatigués, l’effort n’est pas facile aujourd’hui. Fanny a du mal à respirer à nouveau et Eric a des maux de ventre encore tenaces. Nous pique-niquons rapidement au bord du lac de la Noire (2887m) en dessous du col, poussés à repartir sans trop trainer par un vent fort et froid. La verte et douce vallée de l’Ubaye que nous rejoignons plus bas à proximité du col du Longet (2650m) nous permet de continuer plus agréablement notre descente vers le hameau de Maljasset. Le passage près des « marmites des Géants » (vers 2400m) invite à la baignade dans la rivière, mais il est déjà tard, la fatigue est là, nous choisissons plutôt de filer à la chambre d’hôtes que nous avons réservée à Maljasset (1910m). La descente est longue mais belle, ponctuée par l’élégante église de Maurin qui annonce l’arrivée au hameau. Accueil peu agréable des gérants, à la limite de la politesse.


ETAPE 23 : Maljasset —> Refuge Campo Base

ÉTAPE 23

  • Distance : 15km
  • Temps : 5h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +745m/-1040m
  • Altitude maxi : 2640m
  • Altitude mini : 1630m

HÉBERGEMENT

Camping « Campo Base »
Chiappera (Italie)
(GPS : 44.497641, 6.919835)

Courte mais superbe étape vers l’Italie aujourd’hui. La montée au col franco-italien de Mary (2641m) par les bergeries de Mary (2300 et 2371m) se fait sans difficulté dans un cadre montagnard sauvage. La descente sur l’autre versant est du même acabit, agrémentée de plusieurs spots de bivouac, notamment autour du lac Della Sagna del Colle. Le refuge-camping Campo Base (1630m) est situé en bordure immédiate du chemin dans la vallée, légèrement en amont du village de Chiappera (restauration possible si le refuge affiche complet) . Agréable petit camping (le formulaire à remplir à l’arrivée est toutefois un peu fastidieux), gérants sympathiques et excellent repas du soir (petit déjeuner très sommaire par contre).


ETAPE 24 : Refuge Campo Base —> Larche

ÉTAPE 24

  • Distance : 14km
  • Temps : 6h00
  • Difficulté : difficile
  • Dénivelés : +1080m/-1025m
  • Altitude maxi : 2700m
  • Altitude mini : 1630m

HÉBERGEMENT

Hôtel  » Au relais d’Italie »
Larche
(GPS : 44.451059, 6.846074)

Une montée, un col et une descente, voilà grosso modo le profil de l’étape aujourd’hui. Après avoir traversé rapidement le hameau de Chiappera, le sentier part plein Ouest à l’assaut du col de Sautron (2685m), et après une première petite partie en zone boisée, monte dans une pente rocailleuse. La brume nous accompagne, percée parfois par quelques vigoureux rayons de soleil. Quelques uns apparaissent d’ailleurs au moment où deux bergères italiennes et leur troupeau de moutons nous dépassent au niveau d’une bergerie. Plus haut, nous passons devant le « bivouac Danilo Sartore » (2440m) un petit chalet caractéristique à toit rouge à double pente. C’est un bel abri en très bon état ouvert été comme hiver proposant 8 couchages (en été, la clé est à demander au préalable au « Caffè Ciarbonet à Borgata Ponte Maira di Acceglio »), construit par les parents de Danilo en hommage à leur fils décédé en montagne. Après le passage du col 200 mètres plus haut où un vent glacial nous accueille et nous pousse à ne pas s’éterniser, c’est une longue et sauvage descente caillouteuse vers la vallée de l’Ubayette (1680m) qui s’amorce, au milieu des moutons et des marmottes. Accueil sympathique à l’hôtel réservé dans le hameau de Larche (lessive possible), repas correct, mais chambres anciennes au confort limité et prix assez élevé en regard de la prestation proposée.


ETAPE 25 : Larche —> Refuge de Vens

ÉTAPE 25

  • Distance : 24km
  • Temps : 8h30
  • Difficulté : difficile
  • Dénivelés : +1690m/-995m
  • Altitude maxi : 2710m
  • Altitude mini : 1680m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près du refuge de Vens
(GPS : 44.316382, 6.943136)

Très longue étape au programme pour cette journée de grand beau temps, avec 5 cols et une demi-douzaine de lacs à passer. La petite route qui amène au parking du Pont rouge (1903m) permet de nous échauffer lentement. Ce n’est pas plus mal, la nuit chaotique sur le matelas aux ressorts usés de l’hôtel ayant mis notre dos en compote. Au pont, une large piste suivie d’un sentier conduisent en douceur les randonneurs le long de l’Ubayette jusqu’au lac du Lauzanier (2284m), la star des environs. La balade est facile, les marmottes peu farouches, le lac splendide, tout ce qu’il faut pour un bon moment de détente. La montée se poursuit et se durcit ensuite un peu dans le vallon du Lauzanier pour rejoindre le lac de Derrière la Croix (2430m), puis devient plus sévère pour atteindre le pas de la Cavale (2671m), col frontière entre les Alpes de Haute Provence et les Alpes Maritimes. Il est l’heure de la pause pique-nique mais les lieux sont ventés, l’ambiance est très minérale et nous ne résistons pas aux petits lacs d’Agnel (2345m) qui nous font de l’oeil en contrebas : nous irons manger là. La descente du col se finit plus loin à l’intersection (2094m) avec le Gr52 arrivant du col de Pouriac, d’où le sentier repart pour l’ascension du pas de Morgon (2714m) dans les vallons de la cabane et de Gorgeon long (très beaux lacs de Morgon en chemin). La foule des premières heures de la journée est désormais bien loin, nous marchons maintenant dans des espaces préservés déserts et sauvages. Une petite descente très rocailleuse permet de rejoindre la frontière italienne au col de Fer (2584m), puis le collet de Tortisse (2591m) juste en suivant. Une dernière descente sans difficulté nous amène au somptueux site du refuge de Vens (45 places – 2325m) et son lac, près desquels nous camperons le soir.


ETAPE 26 : Refuge de Vens —> Saint-Etienne-de-Tinée

ÉTAPE 26

  • Distance : 12km
  • Temps : 5h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +410m/-1620m
  • Altitude maxi : 2510m
  • Altitude mini : 1145m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Lou Ben Mania »
Saint-Etienne-de-Tinée
(GPS : 44.257685, 6.924738)

Nuit fraîche sur les hauteurs du refuge où se situe l’aire du bivouac, mais nuit 4 étoiles avec une vue imprenable sur le paysage et un calme absolu. Le temps fait grise mine ce matin, dommage parce que le chemin à peine descendant qui suit les quatre lacs de Vens avance dans un magnifique décor de montagne. Une courte montée permet ensuite d’arriver au lac des Babarottes (2413m) et à la crête de Chanier (2500m). C’est tout pour les ascensions du jour, place maintenant à une longue descente jusqu’à Saint-Etienne-de-Tinée (1145m), en empruntant au passage une portion du « chemin de l’énergie ». Ce chemin en balcon creusé dans la roche a été réalisé au début du 20e siècle dans le cadre d’un projet hydroélectrique. L’eau des lacs de Rabuons et de Vens devait être acheminée par une conduite forcée passant ici, mais les travaux ont été stoppé par la première guerre mondiale. A partir du point côté 2329m, descente directe par une crête raide et casse-pattes pour rejoindre la vallée. Il est l’heure du repas de midi quand nous y arrivons, et la base de loisirs avec son lac, ses tables de pique-nique et sa buvette nous invitent à nous arrêter là. Il fait beau, les gens s’amusent autour de nous, nous passons là un moment agréable et récupérateur. L’hôtel-restaurant où nous dormons ce soir n’est plus très loin, une douce ambiance de vacances d’été flotte dans le village, cet après-midi de repos finit de recharger nos batteries, ça fait du bien (A noter, fontaine et laverie automatique au centre du village).


ETAPE 27 : Saint-Etienne-de-Tinée —> Gîte de Roya

ÉTAPE 27

  • Distance : 14km
  • Temps : 5h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1100/-740m
  • Altitude maxi : 2015m
  • Altitude mini : 1115m

HÉBERGEMENT

Bivouac
près du gîte de Roya
(GPS : 44.187794, 6.927467)

Etape assez courte qui commence tranquillement le long de la Tinée et qui grimpe ensuite sérieusement en forêt à partir de la chapelle Saint-Maur (1205m) jusqu’à la station d’Auron (1600m). Après ce « village » aux architectures hétéroclites très prisé des niçois l’hiver venu, le Gr5 se faufile entre les parkings et les remontées mécaniques qui fleurissent plus au Sud et entame une belle montée en forêt jusqu’au col du Blainon (2008m). Descente vers le vallon de Roya à travers un paysage d’alpage sec ponctué de nombreuses granges en bois. Belle aire de bivouac en bordure de rivière en dessous du gite de Roya (1500m). Nous y dormirons en compagnie de Cathy et Eric, un sympathique couple de randonneurs-campeurs rencontrés la veille à la laverie de Saint-Etienne-de-Tinée, retrouvés dans la matinée dans la descente vers Roya, et avec qui nous partageons notre repas du soir au gite. Ils vont eux aussi jusqu’à Menton, mais par un itinéraire différent. Bon accueil et bon repas au petit gite de Roya (22 places).


ETAPE 28 : Gîte de Roya —> Beuil

ÉTAPE 28

  • Distance : 16km
  • Temps : 7h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1125/-1210m
  • Altitude maxi : 2585m
  • Altitude mini : 1420m

HÉBERGEMENT

Camping « Le Clans »
Beuil
(GPS : 44.100220, 6.987327)

Après une nuit royale dans les bras de la nature, nous reprenons le chemin dans un vallon d’alpage pour monter au col de Crousette (2480m). Nous y retrouvons Cathy et Eric, levés un peu plus tard que nous mais partis plus tôt. Le soleil se partage le ciel avec les nuages, le vent souffle fort, le temps d’une courte pause fruits secs et nous voilà tous repartis. La stèle Valette (du nom d’un lieutenant mort ici en 1936 à la tête d’un groupe de skieurs – 2585m), point culminant de l’étape, arrive très vite. Derrière, la descente commence dans un paysage très rocailleux où l’herbe a bien du mal à se faire une place. Au niveau du Mont Démant (point côté 2442m) nous quittons le Gr5 pour descendre au village de Beuil (1420m). Après un terrain caillouteux en première partie et quelques hésitations sur le chemin à prendre, nous retrouvons la forêt plus bas et arrivons au camping du soir. A l’écart du village, le lieu est agréable et original, plusieurs hébergements insolites (roulottes, tipis en bois, bulles, yourtes avec jacuzzi, cabanes…) complétant les emplacements traditionnels de camping. Jeux (pétanque, ping-pong) et restauration possible sur place.


ETAPE 29 : Beuil —> Saint-Sauveur-de-Tinée

ÉTAPE 29

  • Distance : 18,5km
  • Temps : 7h00
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +850/-1770m
  • Altitude maxi : 1675m
  • Altitude mini : 490m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Le Saint-Sauveur »
Saint-Sauveur-de-Tinée
(GPS : 44.082452, 7.106032)

Quelques courses au beau village du Beuil, et nous récupérons rapidement le Gr52a qui suit tranquillement le vallon de la Couillole jusqu’au col du même nom (1678m). Il fait beau, c’est l’heure du café, nous décidons de faire une pause en terrasse à la superbe auberge « Quintessence » qui se trouve là. Ni le café ni le thé n’ont de quintessence particulière, ce qui n’empêche pas la note d’être salée : 3,50 euros l’expresso et autant pour le petit sachet de thé. On ne nous y reprendra pas. Le sentier descend ensuite à travers bois vers le magnifique village de Roubion (1400m), pour atteindre le non moins magnifique et très vivant village perché de Roure et ses ruelles de caractère (1100m). Nous nous y arrêtons pour manger notre casse-croûte à la terrasse d’une buvette, et profitons d’une expo photos en sortie de village pour découvrir les belles images d’un photographe animalier local, Cédric Robion. Le temps devient menaçant, nous finissons notre descente jusqu’à Saint-Sauveur-de-Tinée (492m) où nous avons réservé une chambre dans un hôtel. Les rues du village sont quasiment désertes, les commerces sont rares ou fermés, drôle d’ambiance ici. Hôtel vieillot et repas moyen, mais accueil aimable.


ETAPE 30 : Saint-Sauveur-de-Tinée —> Saint-Martin-Vésubie

ÉTAPE 30

  • Distance : 19km
  • Temps : 6h15
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1380/-910m
  • Altitude maxi : 1510m
  • Altitude mini : 490m

HÉBERGEMENT

Camping « A la ferme Saint-Joseph » »
Saint-Martin-Vésubie
(GPS : 44.064379, 7.257409)

Après un départ sur une piste sans grand intérêt montant dans la forêt, le sentier nous mène au très beau village de Rimplas (1010m) et son fort sentinelle, perchés sur une arête rocheuse. Nous y faisons une courte pause en parcourant ses agréables ruelles pavées où chante en leur centre l’eau des fontaines, encadrées par des maisons colorées. Le chemin descend ensuite rejoindre la rivière du Vallon Gros (800m), puis remonte sans trop se presser vers les villages de La Bolline, La Roche et Saint-Dalmas de Valdeblore (1270m). Après une pause pique-nique au Bar-brasserie de la Balma tenu par un sympathique couple, nous laissons le Gr5 partir vers le Nord et finissons notre ascension du jour jusqu’au col Saint-Martin (1500m). Les restaurants, les boutiques, les nombreux départs de randonnée et une tyrolienne géante attirent la foule ici. La descente jusqu’à Saint-Martin-de-Vésubie (950m) se fait en forêt en chevauchant de multiples troncs entravant le passage, et c’est en sortie de village côté Sud que nous nous installons pour la nuit dans un camping. Agréable surprise, Cathy et Eric sont là, et nous profitons du moment pour échanger sur le parcours accompli et celui qui reste à faire. Repas du soir dans un bon restaurant du village (mais au service très lent), à l’abri de la pluie qui commence à tomber.


ETAPE 31 : Saint-Martin-Vésubie —> Belvédère

ÉTAPE 31

  • Distance : 16,5km
  • Temps : 5h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1120/-1260m
  • Altitude maxi : 1350m
  • Altitude mini : 830m

HÉBERGEMENT

Gîte « Le Belvédéou »
Belvédère
(GPS : 44.015472, 7.319989)

La tendinite au genou de Fanny refait des siennes depuis hier, et malgré une bonne nuit et un début d’étape facile sur une petite route et une piste à flanc de montagne, la douleur persiste. Arrivée au lieu-dit « Le Bioulet » (1080m), la piste s’arrête et un chemin grimpe pleine pente dans la forêt. Un balisage un peu défaillant et un manque d’attention nous font prendre par deux fois un mauvais chemin. Nous y laissons beaucoup d’énergie et le genou de Fanny n’apprécie guère, la souffrance devient handicapante. La descente sévère depuis le point haut de l’étape (1350m) jusqu’au hameau de Berthemont-les-Bains (930m) se fait avec difficulté, mais la dernière portion plate et légèrement descendante qui amène au village de Belvédère (820m) atténue un peu le mal. Nous dormons dans une chambre d’hôtes ce soir, au coeur du village. Accueil sympathique de la propriétaire mais prestations décevantes (pas de draps, pas de papier toilette, chasse d’eau non fonctionnelle, eau de la douche froide…)


ETAPE 32 : Belvédère —> Moulinet

ÉTAPE 32

  • Distance : 27km
  • Temps : 8h30
  • Difficulté : difficile
  • Dénivelés : +1875/-1900m
  • Altitude maxi : 1745m
  • Altitude mini : 530m

HÉBERGEMENT

Camping « A la ferme du Seuillet »
Moulinet
(GPS : 43.947086, 7.415546)

Longue journée prévue aujourd’hui, ce qui ne va pas arranger la tendinite de Fanny qui l’a empêchée de dormir une bonne partie de la nuit. Il ne reste plus que trois étapes avant l’arrivée à Menton, nous espérons que les Dolipranes l’aideront à tenir le coup. Peu après le pont du Véséou (670m) en dessous du village, un adorable petit chien noir et blanc type Welsh Corgi nous rattrape. Il est vif, joyeux et semble décidé à nous accompagner. L’équipier parfait pour Fanny qui adore les chiens, il lui permettra d’oublier un peu sa douleur. Après une montée en forêt jusqu’à un premier collet (867m), le sentier redescend au ruisseau de la Planchette (563m) et remonte jusqu’au charmant village de Bollène-Vésubie (700m). Après une pause graines rapide et de bonnes gorgées d’eau à une fontaine, nous reprenons le sentier qui descend un peu dans un premier temps pour remonter de plus belle vers un collet dans la forêt (1000m environ). Il rejoint ensuite une interminable piste forestière qui permet d’atteindre le col de Turini (1604m). Nous faisons notre pause pique-nique un peu avant et nous arrêtons à l’un des bars qui se trouve au col pour prendre un café. Cela fait 6 heures maintenant que nous marchons, il fait chaud, notre fidèle compagnon du jour à quatre pattes est exténué, c’est ici que se finit pour lui l’étape, plongé dans un profond sommeil sous une chaise. Une dernière montée vers la cime de l’Escaillou (1750m), et c’est enfin la longue descente vers le village du Moulinet (800m) où nous dormons ce soir. Nous avons réservé cette fois-ci une place dans un camping pour une nuit dans… une caravane ! Petit camping mais très agréable et tenu par une famille charmante.


ETAPE 33 : Moulinet —> Sospel

ÉTAPE 33

  • Distance : 14,5km
  • Temps : 5h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +785/-1230m
  • Altitude maxi : 1055m
  • Altitude mini : 355m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Hostellerie du Pont Vieux »
Sospel
(GPS : 43.877684, 7.449404)

Nous espérions que le lit douillet de la caravane permette à Fanny de bien récupérer, mais sa tendinite en a décidé autrement : nuit blanche pour elle, dans la douleur. Heureusement l’étape du jour n’est ni trop longue, ni trop difficile. Et comme souvent, le mal disparait en partie en marchant, c’est à froid qu’il est le plus fort. Après un passage à l’indispensable et très fréquentée épicerie-café-boulangerie-restaurant du village, une petite grimpette nous permet de nous échauffer rapidement avant de poursuivre longuement sur un facile et beau chemin en balcon. Au Pas de la Capelette (1040m), la descente s’amorce doucement vers la vallée de Sospel. Nous y faisons notre pause pique-nique en bordure de La Bévara (390m) qui la parcourt d’un trait d’eau conséquent. Il fait très chaud et le raidillon qui suit pour attraper plus haut la petite route de Béroulf (550m) fait mal. Le Gr52a la longe quelques kilomètres pour monter près de la chapelle Sainte-Sabine (591m), et c’est ensuite un chemin descendant à travers bois puis à nouveau une petite route qui nous emmènent jusqu’à Sospel (355m). Nous y arrivons assez tôt, la ville est agréable et animée, il est bon de pouvoir se poser ici pour quelques heures. Nuit en hôtel ce soir, tenu par une dame très avenante et serviable (lessive possible).


ETAPE 34 : Sospel —> Menton

ÉTAPE 34

  • Distance : 18,5km
  • Temps : 6h30
  • Difficulté : moyenne
  • Dénivelés : +1230/-1550m
  • Altitude maxi : 1110m
  • Altitude mini : 35m

HÉBERGEMENT

Hôtel « Richelieu »
Menton
(GPS : 43.774791, 7.499445)

Dernière étape de cette traversée des Alpes aujourd’hui, presque en totalité en forêt. Une montée jusqu’au col du Razet (1033m) pour commencer, puis une succession de montées et de descentes sans difficulté pour arriver au col du Berceau (1090m). La descente finale vers Menton commence là. Comme de nombreux autres randonneurs, nous nous arrêtons à l’ombre des arbres du Plan du Lion (715m) pour casser la croûte une dernière fois, avec une vue splendide sur Menton et la Méditerranée. Il reste 700 mètres à descendre en plein soleil, sur un terrain caillouteux et casse-pattes, Fanny souffre, elle tombe plusieurs fois, mais nous arrivons tant bien que mal à l’entrée de la ville (35m), enfin. Une chambre d’hôtel confortable, une bonne douche, des affaires propres, et nous voilà requinquer pour une belle fin de journée en bord de mer, que le soleil illuminera de ses derniers rayons sur un horizon délicieusement orangé. L’aventure se termine là, elle n’a pas toujours été facile, mais elle restera avant tout un long moment de communion inoubliable avec la nature .

Cette traversée des Alpes françaises s’est faite en août 2018 et août 2019

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