Quel point commun y a t-il entre un humain, un sac de lestage et un écureuil ?
Vous ne voyez pas ? Simple : ils peuvent tous devenir une jolie silhouette.
C’est là encore toute la magie de la lumière : avoir le pouvoir de dessiner les contours
de ce qu’elle caresse pour souligner l’essence du sujet. Et en photo, c’est une explosion de poésie,
de pureté tout autant que d’universalité. Allons faire un tour au pays des silhouettes,
celles récoltées dans notre boite à images si gourmande de cette délicieuse friandise…

Qui dit silhouette dit bien évidemment contre-jour ou tout au moins lumière rasante arrivant par le côté. Une lumière qui efface les détails et souligne avec subtilité la forme du sujet.
Voilà, la silhouette est là, impeccable et évidente.

Mais cela ne suffit pas à en faire une image qui va venir raconter une histoire. Il faut également un contexte, un environnement révélé, une ambiance, parfois de la texture. Tout ce qui répondra à cette vie sculptée, faisant office de scène de théâtre.
L’actrice-silhouette est en place, le décor est planté : il n’y a plus qu’à applaudir.


Mais pour que l’exercice de la silhouette soit réussi, il faut que le spectateur comprenne tout de suite le cliché. La silhouette doit en être la star, illuminant (paradoxalement) l’image par sa simple présence, lorsqu’elle se détache parfaitement de la scène et que le regard la capte aussitôt, restant accroché à elle.





Les clichés de silhouettes qui illustrent cet article sont, pour la plupart, non prévues, immortalisées sans avoir été orchestrées. Parce que la lumière les a révélées le temps de quelques secondes, le temps que la magie opère.
Ce sont des opportunités à saisir dans l’urgence, des cadeaux de photons, souvent fugaces.






Psychologiquement, lorsque nous ne voyons que les contours d’un objet ou d’un être, nous pouvons tous nous projeter, définir la silhouette comme nous la préférons, nous faire notre «propre cinéma » . C’est là aussi tout l’intérêt d’une silhouette : être universelle. Rien alors n’entrave ou ne limite le rêve que l’on peut se faire.
Vous vous rendrez compte également à quel point une silhouette donne de la force à une image. Il y a de la puissance dans une suggestion de forme, dans un contour sculpté, que ce soit d’un être vivant ou d’un objet.



Enfin, une silhouette, plus que jamais, plus que toute autre chose, est un morceau de temps suspendu, un symbole éternel, une grâce figée.

Et nous avons tous nos préférences, nos coups de coeur, nos attirances. C’est rarement un hasard…




Alors, quelle est donc, parmi toutes ces silhouettes que nous avons glané ça et là, votre préférée ? Mais peut-être en avez-vous plusieurs… Sauriez-vous nous dire pourquoi ces silhouettes vous touchent particulièrement ?
Et pourquoi pas, vous aussi, chercher dans votre quotidien ou lors de vos sorties, des opportunités de silhouettes, des contours sublimés par une lumière offrant un spectacle à ne pas rater… ?
Bonne cueillette de poésie !
L’âme d’une silhouette

« Je m’aperçois soudain que je ne puis me rappeler en réalité
aucun détail particulier de votre visage. Seulement votre silhouette,
vos vêtements, au moment où vous êtes partie entre les tables du café :
cela, oui, je me souviens… »
(Frantz Kafka)
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