Il y a des jours ensoleillés, il y a des jours gris.
Comme il y a des arbres libres et des arbres emprisonnés.
Les premiers vivent comme bon leur semble, les seconds comme nous le décidons.
Rencontre d’un indépendantiste heureux.
Octobre était beau et doux ce jour-là en Corrèze, nous en avons profité pour revoir la cascade de la Tine.
Dans son sous-bois coloré par les premières touches d’automne, la rivière dévalait la pente, joyeuse et chantante. Quelques feuilles mortes se reposaient près d’elle, d’autres partaient en cavalcade sur son dos. Premier baptême de l’air, premier baptême de l’eau. Les premiers et les derniers.
Un peu plus au nord, entre Saint-Merd-les-Oussines et Tarnac, un petit pont de pierre enjambe le ruisseau de Marcy au milieu des collines. Il a beau être modeste et discret, ce pont « planche » typique du plateau de Millevaches a beaucoup de charme. Posé là depuis plusieurs siècles, il permettait autrefois aux animaux de traverser le cours d’eau au sec.
Nous l’avions découvert par hasard au détour d’une recherche sur internet. Une demi-heure de route nous séparait de lui, l’occasion était belle d’aller lui rendre visite.
Nous y arrivons en fin d’après-midi, un peu trop tard. L’ombre au fond du vallon a déjà assombri ses lourdes pierres de granit. Dommage. La bruyère qui l’entoure est qui plus est fanée depuis longtemps. Quand le rose de ses fleurs égaye l’endroit au coeur de l’été, ça doit être magnifique.
Il faudra y revenir, c’est sûr.
Plus haut, un arbre isolé attire notre attention. Le soleil va bientôt se coucher, le ciel s’est couvert, la campagne est grise, les conditions sont loin d’être idéales pour séduire un photographe. Mais ce solitaire planté au beau milieu d’un champ récemment fauché est particulièrement photogénique. Sa silhouette libre et délicate tranche avec celle des grands sapins-soldats dressés au loin dans la forêt. Eux sont au garde à vous, lui semble danser. Demain, la météo annonce un début de matinée ensoleillé. Nous sommes en fourgon, nous pouvons dormir sur place, ce joli pin mérite qu’on le découvre dans la lumière.
8 heures, le soleil est levé mais il est pudique ce matin. Il se cache derrière un rideau de nuages et nous oblige à patienter un peu. Nous en profitons pour repérer les lieux. Le champ est clôturé, impossible de s’y avancer pour s’approcher de l’arbre. Nous ne pourrons le photographier qu’au téléobjectif depuis la route. Et nous n’avons pas vraiment le choix de l’angle. Seule une trouée au milieu des haies d’arbustes et de fougères nous offre une vue satisfaisante. Une fenêtre de quelques mètres de large qui permet de composer l’ensemble de la scène en évitant la superposition des éléments de l’image (arbre, boule de foin, sillon dans le champ…). C’est déjà bien.
Les premiers rayons de soleil sont venus éclairer les branches de l’artiste une heure après. La lumière était encore belle, comme souvent en automne. Et l’arbre solitaire a dansé avec elle, dans le vert et l’or des herbes du plateau.
Danse du matin
« Danser, c’est comme parler en silence.
C’est dire plein de choses sans dire un mot »
(Yuri Buenaventura)
Chic, une nouvelle balade poétique tout en douceur pour démarrer la journée !
La première photo automnale me séduit, les tonalités du champ sont harmonieuses, cet arbre à la fois simple et joyeux attire le regard.
Tant pis pour la bruyère, elle lui aurait peut-être volé la vedette.
L’espace fraîchement entretenu est tout à lui, la boule de foin à quelques mètres semble lui faire un clin d’oeil.
La fraîcheur d’une cascade se frayant un chemin entre les roches, complète le tableau et diffuse son énergie tout en nous hypnotisant.
Quant à ce petit pont de pierre, il est tout simplement « adorable » !
Quel beau commentaire qui chante ! Merci beaucoup !
Il y a plein de poésie derrière chacun de ces mots. L’article en danse encore plus de joie, c’est sûr. Nous essaierons d’y retourner en pleine période de bruyère, histoire de voir si le pont se laisse intimider par celle-ci ou si les deux cohabitent harmonieusement. 😉
Une fois de plus, c’est un texte plaisant et joyeux, malgré cette saison censée être tristounette :-).
Il est joliment accompagné de ces belles photos automnales.
Belle découverte concernant ce pont et la photo de l’arbre isolé est composée idéalement avec cette succession de plans harmonieux et lumineux. 🙂
C’est sans doute parce que la Corrèze est particulièrement joyeuse en automne 😉
Et la joie, c’est totalement contagieux.
Merci pour ces mots. Nous ne regrettons pas d’y avoir passé du temps et d’avoir tourné autour de ce lieu qui nous a charmé.