« Depuis la nuit des temps », « Juste à temps », « Le plus clair de son temps »…
Il existe tant d’expressions relatives au temps utilisées couramment dans notre quotidien.
Révélatrices de son importance dans nos vies, ces expressions ne sont pas si présentes par hasard.
Le temps est tellement évident et omniprésent qu’on a parfois tendance à le banaliser,
à ne pas saisir toute sa portée. C’est oublier que nous nous arrêtons tous
un jour ou l’autre sur le quai, pendant que lui poursuit sa route.
Tic tac, tic tac ! Le temps passe et la vie (la nôtre) avec.
Quoi que nous fassions de bien ou de mal, c’est inexorable et identique pour tout le monde : le temps passe.
Le sablier du temps nous le chuchote à chaque instant. Ainsi l’a décidé Chronos, le Dieu du temps.
Longtemps, je ne l’ai pas aimé ce Chronos. J’avais le sentiment qu’il volait les heures de ma vie.
Et puis, j’ai cheminé, au point même de vouloir faire la paix avec lui.
Car j’ai fini par comprendre que sans lui, sans cette temporalité, sans cette réalité à laquelle personne n’échappe, nous ne serions que des humains peu réceptifs aux choses de la vie.
Nous n’évoluerions pas sans la motivation nécessaire qui est celle d’incarner le temps, de faire tout ce que nous désirons faire avant que tout s’arrête, sans une certaine urgence à vivre.
Pire, nous ne mesurerions rien du précieux de la vie.
Chronos nous rend à tous un grand service en revenant tous les ans à chacun de nos anniversaires. Il nous enlève un an, nous forçant à prendre conscience que ce qui est perdu l’est pour toujours.
Et qu’il nous est donc urgent de remplir chaque seconde qui suivra de ce que l’on voudra vraiment faire.
Ainsi, lorsque je regarde ce sablier s’écouler, je me dis que ma vie doit être comme ce sable qui file : pleine de couleurs, légère, brillante, gaie.
Et lorsque le sablier s’arrêtera pour moi, je serai heureuse qu’il ait si joliment filé.
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