C’est un lac mystérieux, un cercle d’eau où se cachent bon nombre de légendes.
C’est un lac différent des autres, qui intrigue encore les scientifiques du monde entier.
Un lac emblématique du Massif central, un lac plein de charme qui attire de nombreux
visiteurs. C’est un lac qui ne vous laissera pas indifférent. C’est le lac Pavin.
4h00 |
12 km |
Facile

Un effort Pavin, loin de lĂ
Difficile d’avoir beaucoup de certitudes dans la vie, mais il y en a une qui ne nous quitte pas lorsqu’on a une âme de randonneur : celle qu’il est vital de continuer à marcher sur cette magnifique planète tant que l’on peut, à en découvrir toutes les facettes, surtout les plus belles. Lao Tseu l’a écrit : « Là où sont tes pieds commence le voyage ». Alors nous marchons pour nous évader, pour nous enrichir, ici ou ailleurs. L’important pour nous est de changer d’horizon, au risque de ne voir qu’un seul paysage notre vie durant.
Ainsi lorsque la soif d’exercice et de découverte nous démange et que nous entendons « météo clémente » pour le lendemain, notre esprit ne fait qu’un tour (au delà d’un tour, les risques de vertige sont importants) et une seule question s’impose alors à nous : « Où va t-on ? ».
Evidemment, la réponse doit tenir compte du temps dont nous disposons, des parcours existants à proximité et de l’envie.
Habitants en Corrèze, nous avons plusieurs possibilités de découvertes à la journée dans les départements limitrophes. Cantal, Puy de Dôme, Creuse, Haute-Vienne, Dordogne, Lot … nos voisins sont plutôt accueillants en matière de randonnées.
Nous avons donc cherché et sélectionné plusieurs circuits accessibles, et le premier retenu pour ce printemps renaissant se situait dans le département du Puy de Dôme, au cœur du massif central et de ses chaînes de volcans, dans un coin qui regorge de lacs tous plus beaux les uns que les autres.
Notre choix s’est plus précisément arrêté sur une boucle passant par le lac Pavin et le lac de Montcineyre. Sur internet, les lieux étaient plébiscités, et les avis laissés par d’autres randonneurs donnaient envie de les découvrir par soi-même. Et sincèrement, nous n’avons pas été déçus.
Suivez-nous, on vous raconte …
LE LIEU
FRANCE (Auvergne-RhĂ´ne-Alpes)
DĂ©partement : Puy-de-DĂ´me
Commune : Besse-et-Saint-Anastaise
DĂ©part : en contrebas du lac Pavin,
côté nord
Coordonnées GPS : 45.50170 / 2.89010

LA RANDO
Type : boucle + aller/retour
Distance totale : 12 km
Temps total : 4h00
Difficulté : facile
Dénivelées cumulées : +310m / -310m
Altitude maxi / mini : 1390m / 1170m

Sommaire
- Premières approches
• Nous ne serons pas seuls
• Tout pour plaire - Balade entre lacs
• Une histoire de couches
• Saut d’obstacles
• Des eaux légendaires
• Montée au puy de Montchal
• L’heure du petit creux
• Patinage et pâturages
• Pause repas à Montcineyre - Le chemin du retour
• ForĂŞt nous revoilĂ
• Un son venu d’ailleurs
• Du soleil dans la tête - Retour dans le passé
- Informations pratiques
Premières approches
Nous ne serons pas seuls
Nous quittons la Corrèze de bonne heure dans la fraîcheur des matins qui s’éveillent, et faisons un crochet par la boulangerie du coin pour acheter notre pique-nique du jour.
Arrivés sur place, nous constatons rapidement que nous sommes loin d’être seuls, beaucoup de randonneurs ayant eu en effet la même (bonne) idée que nous. Le parking principal en contre-bas du lac est certes quasiment vide, mais par contre les bas-côtés de la petite route qui s’en approche au plus près sont eux déjà bien surchargés. Et dire qu’Eric, ce grand naïf, pensait ne trouver presque personne ici… Le lac et le ciel bleu du jour attirent aussi de nombreuses personnes souhaitant simplement promener leurs chiens et/ou faire un petit tour de lac. Rien d’étonnant à ce succès quand on découvre l’endroit.
Tout pour plaire
C’est en effet un coin plein de charme, d’un accès facile, proposant un sentier de ceinture autour du lac bien dessiné, à l’ombre des conifères, et il est facile d’imaginer ces lieux envahis de monde lorsque le restaurant ouvre ses portes.
Posé près de la rive, sa vue sur le plan d’eau est imprenable, et il doit être bien agréable de siroter un café, une grenadine, une bière ou un petit apéro à sa terrasse, les beaux jours venus.

Aux abords de ce lac d’origine volcanique et de forme presque circulaire, des artistes ont participé à un concours de sculpture. Une vache en bois bien en chair trône ainsi à proximité de l’hôtel. Loin de paraître incongrue dans ce paysage, elle y apporte au contraire une jolie note, pleine de sobre fantaisie rondouillarde.

Balade entre lacs (mais sans se faire de noeuds)
Une histoire de couches
Délaissant ce bovidé imperturbable, nous commençons à emprunter le sentier par la rive ouest, et sommes aussitôt plongés dans une délicieuse ambiance forestière, parfumée de résine. La vue sur le lac avec ses notes turquoises et vertes est des plus photogénique et apaisante, nous en prenons plein la vue, un vrai régal en guise d’apéritif. Huuum… que c’est bon ces premières couleurs printanières à la sortie de l’hiver…
C’est d’ailleurs celle de ses eaux profondes qui ont valu son nom à ce lac. La couleur, sombre et inquiétante, qu’il prend quand les ciels sont menaçants. « Pavin » vient en effet du latin « pavens », qui signifie « épouvantable ». Des eaux qui, par ailleurs, ont une particularité unique en France : elles sont constituées de deux couches. La couche supérieure entre 0 et 60m connait un brassage classique annuel, les eaux de surface se mélangeant aux eaux plus profondes. La couche inférieure par contre, entre 60 et 90m de profondeur, n’est jamais brassée. Elle ne voit jamais la lumière, n’est jamais oxygénée et la température y est relativement stable (4° environ). C’est donc un milieu très original qui est resté inchangé depuis sa création, soit il y a plus de 6000 ans !
De quoi exciter tous les scientifiques du monde et alimenter bien des légendes… Et elles ne manquent pas. L’une d’entre elles raconte que l’ancienne ville de Besse serait engloutie sous les eaux de ce lac, et que son clocher serait même visible les jours ensoleillés (on vous précise un peu plus loin les raisons possibles de cette « tragédie »)


Saut d’obstacles
En avançant, nous sommes surpris du nombre d’arbres déracinés qui jonchent le sol sur le chemin. Ce sont de vieux arbres, des sapins et des hêtres surtout, centenaires pour certains. Ils n’ont pas résisté à la double attaque que l’hiver leur a portée : celle de la tempête Bella fin décembre d’abord, et celle du poids de la neige surabondante en janvier ensuite. Deux attaques portées coup sur coup, c’en était trop. L’arbre est comme l’être humain, il a aussi ses limites face aux pressions trop fortes.
Des eaux légendaires
Nous sommes tellement absorbés par cette triste hécatombe végétale que nous en oublions d’admirer au passage la « chaise du diable » qui précède la première bifurcation de notre itinéraire. Ce chaos de rochers forme naturellement au bord du chemin un grand siège posé face au lac. Une légende (la revoilà ) court le long de ces pierres. Elle raconte que « dans l’ancienne ville de Besse, vivaient des villageois injustes, égoïstes et méchants. Autant de « qualités » qui plaisaient à Lucifer. Le soir, ce dernier s’asseyait sur sa chaise de rocher puis contemplait cette dérive de la nature humaine. Un jour Dieu apprit ce qui se passait dans ce petit village d’Auvergne. De colère, il ouvrit les entrailles de la terre précipitant maisons et villageois dans les profondeurs. Le soir venu, Lucifer constata que sa source de plaisir avait disparu, remplacée par un énorme trou sans fond. Ses jambes le firent choir sur sa chaise puis il pleura, des heures, des jours, des semaines. Un torrent de larmes qui donna naissance au lac Pavin ».
Ça, c’est la version féminine de l’histoire. Ici ce sont les hommes les méchants.
Une version masculine dit « curieusement » autre chose. Ce serait plutôt selon eux les mœurs beaucoup trop légères des femmes du village qui aurait provoqué la colère divine. Bigre… Que ceux qui fréquentent de temps à autre les belles dames de Pigalle ou d’ailleurs n’oublient donc pas de se munir d’un gilet de sauvetage, on ne sait jamais.
A n’en pas douter en tout cas, les auvergnats sont pleins d’imagination.
Montée au Puy de Montchal
Après avoir quitté le chemin de ronde du lac, nous partons à l’ascension du sommet du jour, un « géant » qui culmine fièrement à 1407m, pointe des arbustes qui le coiffent comprise. Le terrain s’élève, la vue sur le lac devient dominatrice, et nous avons rapidement la surprise de… marcher sur la neige (la marche sur l’eau dans un lieu aussi divin aurait pu se tenter aussi, mais nous doutions un peu de nos capacités). Nous ne nous attendions pas à en rencontrer à cette altitude fin mars. Elle est en réalité encore bien présente ici et nous allons la croiser régulièrement tout au long de cette randonnée.


Nous continuons notre montée en sous-bois et arrivons tranquillement sur les hauteurs du Puy de Montchal où la vue se dégage brusquement pour nous offrir un magnifique point de vue sur la vallée de Besse et Saint Anastaise.

« Perché à 1407m d’altitude, ce puy avec ses 7000 ans est l’un des plus jeunes volcans de France. Son cratère, très creusé, d’une superficie de 600m², forme une clairière dans la forêt dense de conifères recouvrant le puy. Les pentes raides surprennent. Elles sont recouvertes d’une prairie très fleurie en été. Le promeneur ne s’attend pas à rencontrer un cratère si grand au cœur de la forêt. Ses contours nets sont dessinés par la limite de la forêt » (site sancy.com).
Sur les lieux, nous croisons un groupe de randonneurs, et très rapidement une femme en sort et nous questionne sur le chemin à prendre pour revenir rapidement au lac Pavin. Pourquoi nous ? Certainement parce que nous étions les seuls nouveaux arrivants à cet instant. Peut être aussi parce que nous avions une carte papier entre les mains. Un accessoire qui doit conférer à l’individu un statut de « guide » pour certains. Difficile en tout cas de ne pas sourire de sa demande quand on sait que nous ne sommes pas du coin et que nous découvrons ces chemins comme elle. Mais bon, puisqu’il s’agit de faire une bonne action…
Elle nous explique en effet que deux autres femmes du groupe commencent à s’agiter et à apprécier moyennement de devoir marcher longtemps encore. On sent dans son expression un mélange de contrôle et de frustration. Elle aimerait en profiter plus à l’évidence, mais doit pourtant se plier aux règles du groupe. Marcher à plusieurs est un choix qu’elle a fait, il lui faut en accepter les avantages et les inconvénients, elle le sait.
Pour nous c’est plus simple, nous ne sommes que deux. Quand Fanny n’en peut plus, elle s’arrête net et râle un peu… ou même parfois plus qu’un peu :). Quand c’est Eric… ben il continue quand même à marcher, mais lui par contre il râle beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucouuuuup ! Pas sûr que ça soit mieux. Mais dans un cas comme dans l’autre, c’est toujours contre soi que chacun râle, jamais contre l’autre.
L’heure du petit creux
Après avoir renseigné cette randonneuse déçue, nous poursuivons un instant notre chemin sur la crête du puy en compagnie de son groupe, et plongeons ensuite dans la forêt, en direction du lac encore lointain de Montcineyre où nous avons prévu de pique-niquer. Un sol enneigé bordé de conifères accompagne souvent nos pas. L’ambiance et les vues qui s’offrent à nous par moment sont un vrai régal et nous remplissent de joie. On se sent bien là , l’air est vivifiant, le soleil est de la partie, c’est vraiment un grand plaisir de marcher au coeur de cette nature auvergnate.

Nous continuons vers le sud à travers la forêt des Fraux, et nous arrêtons un instant devant le creux de Soucy (crédit photo : Franck Cochard) caché sous la frondaison de grands conifères. Il ne paie pas de mine ce trou béant protégé par une clôture dissuasive, et pourtant il n’est pas vraiment anodin : ce n’est ni plus ni moins que le seul gouffre connu en Auvergne. Seuls les spéléologues et les scientifiques ont le droit de pénétrer dans les entrailles de la Terre à cet endroit. Leur descente les conduit dans une vaste salle souterraine où dorment les eaux calmes d’un lac vers 50m de profondeur. Un bel abri où une colonie de chauve-souris a élu domicile pour hiberner et se reproduire en toute tranquillité.
Patinage et pâturages
La neige disparaît ensuite peu à peu du chemin, et c’est sans soucy souci ou presque que nous arrivons à l’orée de la forêt. « Presque » parce qu’Eric à la bonne idée de s’essayer un peu à la vidéo en mode selfie sur les dernières portions enneigées de ce chemin. Pardi, pour une première tentative c’est beaucoup plus drôle sur un terrain glissant. Le résultat en image :
puis sélectionner la valeur « 0,5 » pour la vitesse de lecture. Effet « bourré » assuré.
Après ce joyeux intermède, c’est un tout autre paysage auquel nous avons droit en rejoignant le GR 30 (tour des lacs d’Auvergne) qui passe par là : plus d’ambiance forestière mais plutôt celle bien connue du plateau du Cantal, avec des étendues découvertes qui s’enfuient au loin, ondulant doucement jusqu’à l’horizon. Ici, c’est le territoire des près, des clôtures, des arbres isolés, des vaches (même si au moment où nous y sommes, elles sont absentes), qui reprend ses droits.

Nous filons encore plus au sud en empruntant un sentier déambulant d’abord au milieu des pâturages, puis longeant un joli petit étang. Une maison accolée à une rondeur couverte de sapins repose à ses côtés. Nous sommes ici dans la plaine de Montcineyre. L’objet principal de notre désir n’est donc plus très loin, nous ne le voyons pas encore mais nous le sentons presque, ce n’est plus qu’une question de minutes.
Pause repas Ă Montcineyre
Une belle piste en arc de cercle nous y conduit. Le voilà enfin ce fameux lac de Montcineyre (« mont des cendres »), blotti dans son écrin de verdure au pied du volcan du même nom.
D’une surface de 40 hectares pour une profondeur d’environ 20m, ce plan d’eau situé à 1182m d’altitude a été créé naturellement il y a 6000 ans, suite à des coulées de lave qui ont arrêté le cours de la rivière qui passait là . Une maison isolée sur la rive a les pieds dans l’eau aujourd’hui. Bien qu’en bon état, elle semble abandonnée. La petite histoire du lieu nous apprend qu’elle était au départ une simple cabane qui servait de dépôt de matériels aux buronniers du coin (chargés de traire les vaches en période d’estive), et qu’elle a été agrandie dans les années 50 pour être transformée en maison secondaire, suite au rachat du site par des avocats de Riom. Dégradé rapidement par l’afflux touristique, ce grand réservoir d’eau potable de la région est maintenant la propriété du SIVOM qui en assure la gestion et la protection.

Les lieux respirent la paix ici, le calme, l’authenticité, on s’y sent bien. C’est là que nous nous posons afin de déguster notre pique-nique du jour, allongés dans l’herbe, adossés à de vieilles pierres. Et comme à chaque fois, aussi simple soit-il, ce simple repas de fortune nous semble le meilleur du monde. Alors on le savoure, on le mange avec conscience et plaisir, et devant le spectacle de ce lac baigné de soleil, on sourit et on se dit que le bonheur tient en fin de compte à peu de chose.
Une marcheuse solitaire vient à son tour profiter de ce havre de paix et s’installe un peu plus loin, suivie bientôt par un couple avec un nourrisson. Le silence s’efface, nous ne sommes plus seuls à écouter le chant de la nature, quelques paroles et quelques rires s’invitent à leur tour, mais le plaisir de voir ces parents s’offrir ce petit moment de bonheur avec leur enfant, est une récompense tout aussi belle.
Le chemin du retour
ForĂŞt nous revoilĂ
Après avoir bien mangé et bien bu, c’est la peau du ventre bien tendu (vous connaissez la suite…) que nous reprenons le chemin du retour qui nous ramène vers le lac Pavin, mais en délaissant à l’entrée de la forêt le chemin de l’aller, pour poursuivre notre marche vers le nord en restant sur le GR30. Après un retour en forêt, il nous conduit au bout de deux kilomètres environ sur l’autre rive du lac, en arrivant cette fois-ci par le haut du cercle d’eau. Une trouée entre les arbres nous offre une vue superbe à sa rencontre. Une vraie carte postale !!

Un son venu d’ailleurs
Nous commençons à descendre vers le chemin de ronde, lorsque nous entendons au loin un son étrange, comme un instrument de musique, genre cor de chasse peut être. Intrigués, nous continuons notre marche en espérant avoir une réponse à cette curieuse énigme sonore. Plus nous descendons et plus nous croisons de monde… Nous sommes en milieu d’après-midi et les lieux attirent les familles, les couples, les promeneurs en tout genre.
Après un passage délicat sur un sol couvert de neige encore glacée et très glissante (Eric a sagement évité de faire un nouveau selfie dansant cette fois-ci), nous découvrons avec surprise au détour d’un virage un homme installé au bord du lac… qui souffle dans un cor. Et plus spécifiquement dans un cor des Alpes, cet instrument caractéristique de certaines régions montagneuses, en forme de longue trompe dont une extrémité est posée au sol. Le mystère de cette « musique » qui venait chatouiller nos oreilles au loin s’éclaircit donc, le coupable est sous nos yeux. Avec son look typique de suisse égaré en pays auvergnat, il nous explique que la cuvette dans laquelle est enchâssé naturellement le lac est idéale pour la pratique de son art. Le son produit par l’instrument s’y trouve enfermé, amplifiant sa perception et sa durée. Il se remet alors à jouer devant nous, et nous restons là à l’écouter pendant de longues minutes, bercés et envoûtés par cette belle et insolite surprise de fin de journée.

Du soleil dans la tĂŞte
De retour sur les lieux du départ, nous tombons sur une nouvelle scène, elle aussi originale, mais d’un tout autre genre : celle d’une sortie d’EHPAD. Un groupe de personnes âgées a été installé sur des chaises face au lac, le corps et la tête baignés par un soleil toujours aussi généreux. Ils se sentent bien là , ils goûtent profondément à ce moment privilégié qui leur est offert. Peut être plus que d’autres, plus que nous, plus que tous ceux que le quotidien emporte souvent trop vite et qui en oublient de prendre le temps de se poser, de ressentir, de se délecter de l’instant. C’est à la fois touchant et triste de les voir tous assis comme ça les uns à côté des autres, ne bronchant presque pas, leur chapeau vissé sur la tête de peur que quelques rayons les câlinent un peu trop fort. Ils sont là sans vraiment y être, comme si ces quelques minutes qu’ils passaient en dehors de leurs murs, si vivantes, si douces, si bienfaitrices, les transportaient ailleurs.

Retour dans le passé
Puisque nous avons encore un peu de temps devant nous, nous décidons de terminer la journée par la visite du village de Besse en Chandesse, situé à 4km à peine du lac. Et bien nous en a pris, car ce petit bijou de cité médiévale mérite vraiment le détour, il serait dommage que vous repartiez de ce coin d’Auvergne sans y jeter un œil.
Homogénéité, harmonie, calme, patrimoine sont quelques mots clés pour décrire ce gros bourg du Puy de Dôme. De charmantes boutiques, de la poésie, de la pierre… les lieux ont une âme ici et donnent envie de flâner dans le dédale de ses rues, de prendre le temps de se perdre en elles, d’admirer les vieux bâtiments qui les bordent (huit sont classés Monuments historiques), de découvrir les vitrines qui égayent l’espace de leur fantaisie ici et là . Pandémie oblige, beaucoup de commerces sont hélas fermés, mais il est facile d’imaginer combien les terrasses des cafés sont vivantes à la belle saison, combien le village est animé.


Et c’est en franchissant la porte du magnifique beffroi de la ville (la seule restante des trois portes qui assuraient autrefois l’accès à la cité) que nous quittons Besse et achevons notre périple en terre auvergnate, les jambes et la tête heureuses.
« L’histoire au coeur de la nature » annonce l’office de tourisme pour décrire sa ville. C’est vrai, l’histoire nous a suivi partout aujourd’hui, même au coeur de la nature. Les volcans et les gouffres nous racontaient leurs vies, des légendes couraient au milieu des forêts, des arbres déchus nous murmuraient leurs combats, de vénérables vieillards nous apprenaient à goûter l’essentiel, des buronniers disparus et des vaches absentes (ou en bois) se muraient dans leur silence si parlant… « Tais-toi et écoutes » nous soufflaient-ils. « Tu ne trouveras rien de mieux que le silence pour comprendre et savourer l’instant présent« .
La sagesse auvergnate, c’est quand même quelque chose.
INFORMATIONS PRATIQUES
VENIR EN SAC A DOS :
1) Train jusqu’à Clermont-Ferrand
2) Bus ensuite depuis la gare SNCF, jusqu’au giratoire à proximité du parking inférieur du lac Pavin (3€/personne) :
– soit par la ligne 74 (Clermont-Ferrand –> Super Besse)
– soit par la ligne C08 (Clermont-Ferrand –> Riom-es-montagne)
Ligne 74 : Renseignements et réservation par tél. au 04 73 39 97 15 (transports Faure Auvergne) ou au : 04 26 73 33 60 (antenne régionale du Cantal – région Auvergne Rhône Alpes)
Ligne C08 : Renseignements et réservation par tél. au 04 71 78 00 49 (transports André) ou au : 04 26 73 33 60 (antenne régionale du Cantal – région Auvergne Rhône Alpes)
HÉBERGEMENT / RESTAURATION :
a) A Besse et Saint Anastaise (2 km avant le lac Pavin) :
– Vous trouverez ici tout ce qu’il vous faut (restaurants, hôtels, chambres d’hôtes, gites, boulangeries, supermarchés..)
– Pour les campeurs, il y a un camping sur la commune, « le Bois de gravière », situé à 850m environ du centre du village (15mn à pied)
– Marché tous les lundis matin et toute l’année sur les places et certaines rues de la cité.
b) Au lac Pavin :
– Si vous souhaitez être à pied d’oeuvre de bon matin, à l’entrée du lac et au bord de l’eau, est implanté le bien nommé Restaurant du lac Pavin.
STATIONNEMENT :
– hors saison, quand les voitures sont peu nombreuses, le stationnement se fait le plus souvent en bordure de route au niveau du restaurant du lac.
– quand la belle saison pointe son nez, la foule arrive (250 000 visiteurs en moyenne par an !). Pour l’accueillir, un grand parking gratuit existe en contrebas du lac.
– Autre solution, située elle aussi sur l’itinéraire décrit : un petit parking et quelques places isolées existent sur la rive opposée du lac, en bordure de la « route des Fraux » (100m avant d’arriver au restaurant du Lac Pavin, prendre la route à gauche, et la suivre sur 1 km environ).
DIVERS :
– Pas de point d’eau sur le parcours.
– Baignade interdite dans les deux lacs (Pavin et Montcineyre).
– Par contre, pêche (sous réserve de paiement d’une carte) et canotage possibles au lac Pavin.
(Cette randonnée aux lacs Pavin et Montcineyre s’est faite en mars 2021)
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