Et si on vous emmenait au-delà des apparences ?
Et si on partait le temps d’un instant plus loin que la rive,
au pays du rêve, de la poésie, de l’imaginaire ?
Et si des éléments terrestres étaient en fin de compte bien plus
que ce qu’ils semblent être ?
« C’était deux petits éléphants,
Deux petits éléphants tout blancs.
Lorsqu’ils mangeaient de la tomate,
Ils devenaient tout écarlates.
Dégustaient ils un peu d’oseille
On les retrouvait vert bouteille.
Suçaient-ils une mirabelle,
Ils passaient au jaune de miel.
On leur donnait alors du lait,
Ils redevenaient d’un blanc tout frais.
Mais on les gava, près d’Angkor,
Pour le mariage d’un raja,
D’un grand sachet de poudre d’or,
Et ils brillèrent, ce jour là,
D’un tel éclat que plus jamais,
Mème en buvant des seaux de lait,
Ils ne redevinrent tout blancs,
Ces jolis petits éléphants. »
Maurice Carême
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